PRÉAMBULE
Tout le monde est endetté, même les pays. Et ces dettes, il
faut les rembourser. Pour cela il faut faire des efforts. Blablabla !
Je vais vous raconter une histoire. Une fable, en fait. Il y
a des approximations, des simplifications. Mais une fable, ce n’est pas un
essai économique ; une fable vaut pour l’idée qu’elle véhicule et la
morale que chacun pourra y trouver.
FABLE
Dans mon village, c’est la crise. Les gens sont de plus en
plus pauvres, (et les riches de plus en plus riches, mais cela est une autre
histoire). Pour s’en sortir, beaucoup ont emprunté de l’argent et plus personne
ne voit comment s’en sortir. Tout le monde doit de l’argent à tout le monde. ça casse l’activité, ça paralyse l’économie
locale.
Parmi les villageois, Jed
Lachance est dans une situation inextricable : il doit 100000 Euros à son
frère Pad mais son ami Ank Orplusse lui doit la même somme.
Bref il est endetté alors qu’il ne le serait pas si son créancier avait payé ses
dettes.
Un jour, un dénommé Benoît-Charles
Efira se pointe. Il a gagné au loto et il aime bien Jed. Alors il lui propose de racheter sa maison 100000 Euros, en
lui promettant qu’il pourra continuer à y habiter, que ça ne changera rien pour
lui, que c’est une sorte de caution, qu’il ne faut pas s’inquiéter pour ça... Jed accepte et va immédiatement rendre à
son frère Pad Lachance les 100000
Euros qu’il lui doit. Même s’il n’est plus propriétaire, ça le met de bonne humeur ;
il ne gagne pas beaucoup mais sans sa dette, il saura se remettre d’aplomb. Évidemment,
Pad était endetté aussi (il ne
l’avait pas dit à son frère) ; il doit 100000 Euros à son beau-père et
il décide de les lui rembourser ; ce faisant, il retrouve lui aussi le moral. Le
beau-père, un certain Jean Nétreau, doit
aussi 100000 Euros à un ami de longue date, un certain Cray Zusse ; Jean les lui rembourse et se sent mieux. L’ami Cray en profite pour rembourser les
100000 Euros qu’il doit à un lointain cousin, un certain Ank Orplusse. Ank utilise
cet argent pour rembourser les 100000 Euros qu’il doit à son vieil ami, le
fameux Jed Lachance (oui, le même
monsieur qu’au début). Jed se
retrouve donc avec 100000 Euros en poche, juste ce qu’il faut pour rembourser à
Benoît-Charles Efira la somme qu’il lui
a prêtée le jour-même. Le voilà donc à nouveau propriétaire de sa maison mais
comme il a réglé sa dette, sa vie a littéralement changé.
Dans le village, chacun était créancier ou débiteur de
quelqu’un alors, ils ont géré tout ça sans demander la moindre somme à qui que
ce soit pour ces petites transactions… Finalement, chacun a payé sa dette et
par ailleurs, rien n'a été dépensé, ni gagné, ni perdu par qui que ce soit. Plus
personne dans le village n'a de dettes, tout le monde se sent mieux et par
ailleurs, chacun a envie d’aller de l’avant, d’investir, de faire des projets.
J-Luc Menet, 23 février 2017
PS Les initiales de "Benoît-Charles
Efira" sont "BCE", comme "Banque Centrale
Européenne".
Morale de l'histoire... "Qui paie ses dettes s'enrichit" ?(cela semble aller de soi!)
RépondreSupprimer... ou ... "Usure est mère de démesure"? (Celle-là, il ne faut pas la chercher dans le dictionnaire des citations: je n'y ai pas encore mes entrées!)
Pouf! Pouf! Pouf!
Tout le monde se paye ma tête
SupprimerPersonn' ne paye ma dette