Un blog de plus ? Un blog pour qui, un blog pour quoi, un blog pourquoi ?

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Cet espace est alimenté bien maladroitement (et peut-être pas assez souvent) par une poignée de personnes souhaitant réfléchir à quelques problèmes sociétaux. Fous que nous sommes, nous désirons soumettre le fruit de cette réflexion à la sagacité des uns et des autres. Le tout dans un esprit d’ouverture et de bonne franquette. Avouons-le dès à présent, nous sommes des Insoumis et à ce titre (nous y reviendrons souvent), nous partageons l’essentiel des idées du programme de l’avenir en commun. Mais à vrai dire il est une seule chose qui anime notre pensée, qui fédère notre action, qui alimente nos réflexions, et elle tient en quatre mots : l’humain d’abord.

Nous n’obligeons personne à partager nos goûts et nos idées, mais nous tenons aussi à ce que ce soit réciproque. Nous souhaitons proposer des solutions, partager des informations, favoriser les échanges, élever le débat, vivre… Il y sera question d’éducation, de poésie de temps à autre, de « canchons » (eh oui, nous sommes nordistes), d’environnement souvent, de littérature parfois, de culture si nous y parvenons, de jardinage peut-être, de mode de vie sans doute… mais surtout de politique. Quoi de plus normal en cette année présidentielle… et au-delà.

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mardi 7 mars 2017

La sixième (Ode)



J’entends comme un vent qui se lève,

Et je vois le maître et l’élève

Marcher vers le même destin.

Puis une foule métissée

Envahit toute la chaussée

Tête haute et regard lointain.



Au nom de la chose publique,

Ils partent de la République ;

Et la lente propagation

De cette innombrable famille

Les mènera à la Bastille

Pour faire leur révolution.



Ces pas sonnant sur le bitume

Ne sont pas empreints d’amertume ;

Ils sont un fleuve diluvien

Qui va déverser sur la France

L’espoir de notre délivrance :

C’est l’ère du peuple qui vient.



      J-Luc Menet, mars 2017

mercredi 1 mars 2017

STRATÉGIE POLITIQUE ET HONNÊTETÉ INTELLECTUELLE


Message aux socialistes, aux sympathisants socialistes, aux sympathisants de gauche, aux communistes, aux sympathisants communistes, aux écologistes, aux centristes, aux patriotes, aux humanistes, aux républicains au sens large, aux déçus de la politique, à ceux qui voudraient voter FN parce qu’ils sont désemparés, aux abstentionnistes potentiels… (j’en passe, et des meilleurs).

Nous sommes devant un choix. La France est devant un choix.
Ferons-nous ce choix ou choisirons-nous de ne pas choisir ?
La situation est grave mais elle n’est pas désespérée. Je m’en explique ici.


CHOIX 1 : Le social-libéralisme de Macron

Le Programme de Macron est (enfin) sorti : https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme.
C’est un programme social-libéral dont chacun pourra voir qu’il est plus libéral que social et qui est soutenu globalement par la finance. De nombreux « observateurs » disent que ce programme dépasse les clivages ; je leur conseille d’observer un peu mieux… 

Ce programme est proposé par un homme qui, s’il a le visage de la jeunesse, n’est pas un candidat anti-système. Il ne l’a jamais été et propose d’ailleurs un certain nombre de choses qui vont dans le sens des différents systèmes proposés précédemment avec le (non)succès que l’on sait. Sans qu’on sache exactement ce que cela signifie, il veut aller plus loin que François Hollande et ne s’en est jamais caché.

Cet homme, par ailleurs, a fait un certain nombre de déclarations que je trouve contestables et assez peu compatibles avec une fonction d’homme d’état, mais chacun en jugera.
Chacun est en droit de penser qu’Emmanuel Macron incarne le renouveau, les valeurs de la gauche, que sais-je encore. Je ne le crois pas et lui-même s’en est toujours défendu. D’autres peuvent penser que les idées qu’il défend sont conformes à leurs propres idées. C’est la démocratie et il est normal qu’un candidat incarne cette vision.

Ce qui n’est pas normal en revanche, c’est de penser qu’il faudrait voter Emmanuel Macron pour contrer le Front National (voire François Fillon), que cet homme providentiel serait notre dernier espoir. Mais une élection présidentielle, ce n’est pas Star Wars


CHOIX 2 : La gauche dite « radicale »

Le programme de Benoît Hamon aussi est disponible : https://www.benoithamon2017.fr/le-projet/. Celui de la France Insoumise l’est depuis longtemps (https://avenirencommun.fr/ ou www.LAEC.fr).

Benoît Hamon a une politique clairement positionnée à gauche. Pour ma part, je n’y adhère pas complètement, mais là n’est pas la question. Ce « courant politique a été officiellement soutenu par de nombreux électeurs lors de la primaire dite citoyenne. Or, c’est bien le PS actuel, qui est globalement contre ce courant, qui soutient Benoît Hamon : c’est aussi lui qui a investi les candidats socialistes (et assimilés…) aux législatives et il est facile de voir qu’ils ne sont pas tous d’ex-frondeurs, loin de là. On notera au passage qu’a priori, 50% des sympathisants PS pensent voter pour Macron (cf. partie précédente…). Des ténors du PS, dont Emmanuel Valls, ont d’ailleurs laissé entendre qu’il ne fallait rien exclure.

Maintenant, sur le fond, il y a des points de convergence entre le programme de Benoît Hamon et celui de la France Insoumise soutenue par J-Luc Mélenchon. Des points de divergence aussi. Si on fait de la « politique politicienne » en additionnant les intentions de vote actuelles de ces deux candidats, on avoisine les 30%. On est donc très proche et même au-dessus des scores de François Fillon, Marine Le Pen ou Emmanuel Macron. Cet électorat est assez stable, très peu volatil. Cela signifie que la force politique représentée par Hamon et Mélenchon existe, qu’elle est ancrée dans le paysage politique. Mieux : qu’elle peut être une vraie force de gouvernement.

Une union Macron-Mélenchon n’a pas été possible. Contrairement à ce certains veulent faire croire, ce n’est pas une question d’égo. Dont acte !

Mais, maintenant que les choses sont à peu près claires pour tous, que va-t-il se passer si rien ne change au niveau de la dynamique ? C’est assez simple : échec de l’un et de l’autre. Donc, il faut changer la dynamique.


CHANGER LA DYNAMIQUE

Benoît Hamon sait maintenant qu’il ne peut plus gagner la présidentielle. Le PS le sait. Les sympathisants PS le savent et parmi eux, nombreux sont ceux qui s’orientent vers Macron, non forcément par choix mais par « stratégie » (je rappelle au passage que nous ne sommes pas des stratèges ; nous sommes « juste » des citoyens). La seule perspective pour Hamon est donc de gagner le PS, de changer les choses de l’intérieur, de reconstruire un parti vieillissant, usé, défait. Il ne peut plus y avoir aucun doute sur cela.

Bien sûr, quand je dis que Hamon va perdre, le « danger » est le même pour J-Luc Mélenchon. Pourtant, il y a là une différence fondamentale et elle réside dans le programme de la France Insoumise, dans la construction des choses, dans la clarté des objectifs, dans la volonté de convaincre par l’intelligence, etc.

Autrement dit, J-Luc Mélenchon peut gagner mais cela ne peut se faire que si un certain nombre de ceux qui envisagent de voter pour d’autres candidats choisissent finalement de le soutenir, par exemple :
  • Ceux qui pensent voter Macron par dépit ou par peur du FN;
  • Ceux qui pensaient voter Jadot et qui se demandent quel programme met l’écologie au centre de sa démarche ;
  • Ceux qui pensaient voter Bayrou mais qui ne se retrouvent pas dans les candidats qui restent après sa défection ;
  • Ceux qui croient au vote utile (et qui selon moi, devraient s’intéresser au vote NÉCESSAIRE) ;
  • Ceux qui ont peur de l’inconnu (et pourtant, les propositions de la France Insoumise sont claires) ;
  • Ceux qui pensent que le programme de la France Insoumise n’est pas applicable (et à qui il conviendrait de demander en quoi et pourquoi) ;
  • Ceux qui, se pensant trop bêtes, écoutent avec foi ce qui se dit dans la plupart des médias officiels peuplés de vrais faux-spécialistes, et se privent ainsi de penser par eux-mêmes ;
  • Ceux qui comptent voter FN sans en partager les idées mais qui pensent que les autres, c’est « tous pareils » ;
J’en arrive à ma conclusion. Si ceux-là et bien d’autres décident de gagner au lieu de se résoudre à perdre, s’ils décident de voter pour des idées et non pour un « moindre mal », alors nous gagnerons.

Point de stratégie là-dedans, juste l’évidence. La balle est dans votre camp. La balle est dans notre camp.

J-Luc Menet, mars 2017