Un blog de plus ? Un blog pour qui, un blog pour quoi, un blog pourquoi ?

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Cet espace est alimenté bien maladroitement (et peut-être pas assez souvent) par une poignée de personnes souhaitant réfléchir à quelques problèmes sociétaux. Fous que nous sommes, nous désirons soumettre le fruit de cette réflexion à la sagacité des uns et des autres. Le tout dans un esprit d’ouverture et de bonne franquette. Avouons-le dès à présent, nous sommes des Insoumis et à ce titre (nous y reviendrons souvent), nous partageons l’essentiel des idées du programme de l’avenir en commun. Mais à vrai dire il est une seule chose qui anime notre pensée, qui fédère notre action, qui alimente nos réflexions, et elle tient en quatre mots : l’humain d’abord.

Nous n’obligeons personne à partager nos goûts et nos idées, mais nous tenons aussi à ce que ce soit réciproque. Nous souhaitons proposer des solutions, partager des informations, favoriser les échanges, élever le débat, vivre… Il y sera question d’éducation, de poésie de temps à autre, de « canchons » (eh oui, nous sommes nordistes), d’environnement souvent, de littérature parfois, de culture si nous y parvenons, de jardinage peut-être, de mode de vie sans doute… mais surtout de politique. Quoi de plus normal en cette année présidentielle… et au-delà.

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samedi 28 janvier 2017

Métaphore potagère

  Médecines alternatives... Énergies alternatives... Agriculture alternative... Politique alternative... Économie alternative... Pédagogie alternative... et tant d'autres options alternatives que l'on s'efforce de rêver, d'inventer, d'expérimenter, de concrétiser, quand on a l'impression d'avoir tout essayé et de n'avoir obtenu que peu de résultats, ou pas de résultats du tout... ou parfois même, pas ceux qu'on attendait!
  Et de toutes ces considérations alternatives, il ressort un désir - certes motivé par l'inefficacité voire par l'échec de ce qui a déjà été tenté – à savoir un désir « d'autre chose » qui se mue vite en volonté de changement que l'on aimerait basé sur moins de violence et de risques, sur plus de douceur, plus de compréhension mutuelle, sur plus d'humanité aussi...
  Chacun pense deviner où je veux en venir par ce préambule...
  Chou blanc!
  Car je ne cherche pas par mon propos à mettre en évidence la dimension altruiste (et alternative!!!) du Programme de la France Insoumise et de son candidat... Bien qu'il demeure essentiel de la rappeler sans fin!
  Non! Je cherche en fait à aborder une fois de plus le délicat problème de la persuasion, et ce, bien entendu, dans le contexte du positionnement politique qui est le mien! Je ne doute pas que ce problème se pose de la même façon dans le contexte d'autres positionnements (politiques en l'occurrence!) mais le simple fait que mon propos soit tenu sur un blog que je qualifierais de « dédié » laisse entendre que ma quête de solutions audit problème demande à être contenue dans ce seul cadre... des fois que je trouverais la formule magique... Je ne serais pas prêt à la divulguer de crainte qu'elle ne tombe dans des mauvaises mains! Non mais!
  Tout ceci pour dire que je recherche toujours un mode alternatif de persuasion... car … « Chat échaudé craint l'eau froide! » (cf publication précédente: « Confession d'un lâche »)
  J'y ai en effet évoqué la difficulté (sans parler des risques encourus!) que me pose la défense de mes convictions dans le cadre de la discussion... Certains y excellent... Moi, je m'y fourvoie!
  C'est vrai que beaucoup sont doués pour le discours, le débat ou tout simplement l'échange argumenté... Pas moi!
  D'autres sont stimulés par la lutte et l'affrontement... Ce n'est pas non plus mon cas!
  Certains préfèrent la provocation... J'ai déjà essayé: le bide total!
 Car au risque de me répéter, il faut toujours considérer le public que l'on désire convaincre...
 Qui est-il? D'où vient-il? Qu'attend-t-il?... (Dans quel état erre-t-il? Pouf! Pouf! Pouf!))
 Et dans de nombreux cas, on ne dispose pas des réponses à ces questions! Ce qui explique en partie l'échec de nos tentatives de persuasion... Car il s'agit à présent de convaincre au-delà de son cercle le plus proche: déjà que c'est difficile même avec ceux que l'on connaît! Alors, quand on connaît mal ou pas, cela risque d'être encore plus ardu!
  Donc, avant de sortir le « Petit Guide de Persuasion Élémentaire » (en attente de publication!), on s'efforce de préparer le terrain... Genre: on n'offre pas d'emblée le « Programme de la France Insoumise et de son candidat » à quelqu'un que l'on désire convaincre, surtout s'il s'agit d'une personne historiquement et culturellement réticente de par ses convictions politiques ou idéologiques... Cela risque en effet d'être ressenti comme de la provocation et on repousse plus que l'on ne rapproche... Enfin, je crois que c'est le cas, ne serait-ce que dans la mesure où j'ai déjà tenté cette approche à plusieurs reprises... pour aboutir irrémédiablement à l'échec!
  Revenons-en donc au terrain à préparer avant de diffuser notre programme...
  Il faut déjà que la terre soit fertile: si c'est trop pollué, aucune chance! Et s'il y a trop d'herbes vivaces à éradiquer, les efforts risquent de ne pas être récompensés dans le temps imparti à la campagne électorale! Parfois, il faut un peu remuer la terre... L'épierrer aussi car un terrain trop caillouteux n'est pas propice à la culture en profondeur!

  Alors, seulement, on y sème des graines... Mais pas n'importe lesquelles: il faut y semer des graines de curiosité... en espérant que l'on a fait ce qu'il fallait pour qu'elles germent... Mais pour cela, il faut aussi croire au mystère de la germination... C'est complexe... Cela dépend de multiples facteurs (exposition à la lumière, à la chaleur, arrosage... qualité des graines aussi!)...
  Puis, il faudra veiller à ce qu'aucun prédateur ne vienne réduire nos efforts à néant: car notre jardin grouille de bébêtes dont il faut pouvoir enrayer les dégâts! Attention tout particulièrement aux limaces, toutes espèces confondues: elles adorent les petites feuilles toutes tendres! Il faut aussi bien protéger le semis et empêcher la pousse de « mauvaises » herbes qui pourraient étouffer nos petites et fragiles plantules!
  Après, quelques apports nourriciers (bio bien entendu!) il n'y a plus qu'à surveiller la croissance … puis la floraison... et enfin la fructification!
  Il s'agit là d'une culture hâtive au premier sens du terme!
  Si tout se passe pour le mieux, et que l'on s'est montré suffisamment patient (ni trop, ni trop peu!), on peut espérer une première récolte le 23 Avril 2017... sauf coups de binette maladroits, inondations, averses de grêlons, gelées tardives, et autres calamités non prévisibles!

À paraître : Publication de mon « Petit Catalogue de Graines » :
Tout pour le Jardinage Persuasif
(« Convaincre sans Forcer » EDITIONS)

Alain Menet-Zielinski




lundi 23 janvier 2017

Les deux gauches



Je me permets une « petite » réflexion (à chaud) suite aux primaires de la belle alliance populaire (qui ne fut selon moi ni belle, ni populaire mais qui surtout ne témoigna d’aucune alliance. La faute à qui ? diront certains).

Voilà donc que l’électeur de la primaire (que je ne fus pas) se retrouve devant un choix cornélien : la gouvernance possible avec Manuel Valls – MV – (dixit MV), et l’opposition certaine avec Benoît Hamon – BH – (dixit MV), le déluge comme l’ont commenté certains « experts » médiatiques.

Ajoutons que MV a rappelé que le pays est menacé par des tas de choses (ce qui est vrai), dont le terrorisme. Cela reste une bien étrange façon de proposer un projet que de jouer, comme d’autres (suivez mon regard), avec la peur.

La peur d’un côté, donc. L’espérance de l’autre (dixit BH). Serions-nous revenus près de cinquante ans en arrière, juste avant le congrès d’Épinay qui vit (res)surgir un François Mitterrand ? Avec le « succès » que l’on sait dix années plus tard.

1.     1. L'hypothèse Hamon
BH va sans doute remporter la primaire. Si c’est le cas, voyez-vous les électeurs du courant social-libéral le suivre ? Je parle des électeurs pour la présidentielle, des sympathisants PS, des citoyens plus ou moins politisés (plutôt moins que plus d'ailleurs).
Résisteront-ils à la tentation de se ranger auprès d’Emmanuel Macron (EM) qui assume depuis longtemps cette position (dont à titre personnel, je ne sache pas qu’elle ait donné quelque résultat que ce soit ici ou ailleurs, mais cela est une autre histoire) ? Et que dire des militants PS, des élus eux-mêmes, je veux dire ceux qui prônent une gauche sociale-libérale ou sociale-démocrate ? Suivront-ils un BH qu’ils ont tant combattu et dont ils auront dit mille fois que les idées sont utopiques ?

2.      2. L’hypothèse Valls
Si MV venait à remporter le second tour des primaires (ce qui ne pourrait se produire que s’il trouvait un million de voix ailleurs, chez les abstentionnistes du premier tour essentiellement), qui peut croire que l’aile gauche du PS le suivra ?

3.      3. Parenthèses
J’ouvre, pour la refermer aussitôt, la parenthèse du programme impossible à construire en si peu de temps, de la synthèse impossible à effectuer, de la présidentielle (presque) impossible à gagner, du PS moribond, mort sans doute, de la bataille des chefs pour cette reconstruction.

Une autre parenthèse ? Quid de la participation à la primaire qui a à peine dépassé 1,5 millions d’électeurs dont certains, paraît-il, ont même voté deux fois si l'on en croit les affirmations d'un quotidien du soir.

Encore une parenthèse ? Cette question du vote utile qui tarauda tant les électeurs en 2012. A l’époque, le vote utile, rappelons-le quand même, n’a pas tant consisté à choisir François Hollande contre ses rivaux de gauche et les écologistes, mais à faire en sorte que Nicolas Sarkosy ne soit pas ré-élu.

4.      4. Les gauches irréconciliables
On sait qu’il y a deux gauches. Pour faire vite, l’une est plutôt sociale (radicale diront certains), l’autre est plutôt libérale (de gouvernement diront certains).
Ces deux gauches sont présentes au sein du PS depuis toujours. Elles ont eu leurs illustres représentants. Elles furent, aux dires de MV jadis, irréconciliables, mais elles le seraient devenues au moment des primaires. Foutaise !

D’ailleurs, pourquoi le PS n’a-t-il jamais tranché ?. Pourquoi n’a-t-il pas profité de sa longue période d’opposition après le désastre du 21 avril 2002 pour émettre des idées et construire un vrai programme d’alternance à la hauteur des attentes du peuple ?…


5.      5. Copie (pas) conforme
Ces deux gauches « irréconciliables » sont déjà présentes parmi les candidatures.
Elles sont là avec des projets mûris depuis longtemps. Celui du mouvement « en marche » créé par Emmanuel Macron (EM) et celui de la France insoumise porté par Jean-Luc Mélenchon (JLM). On notera que ces deux mouvements se sont construits de manière très différente certes, mais en dehors des appareils, en dehors des partis.

La primaire de la « belle alliance populaire » a été un échec. Elle n’a pas suscité l’adhésion des citoyens. Indépendamment de son programme et de sa volonté de faire, le futur candidat désigné n’aura aucune légitimité. Gagner sera pour lui impossible.

Dès lors, à quoi sert une candidature PS désormais ? Ses électeurs traditionnels ont déjà le choix entre deux candidatures, celles d’EM et celle de JLM. Laissons les citoyens choisir entre ces deux visions.

Oublions maintenant le PS. Laissons-le se reconstruire s’il le souhaite. Et élisons un président qui nous représente (dans les deux sens du terme). Voyons si la dynamique qu’incontestablement EM ou JLM ont réussi à imposer leur permettra d’être présents au second tour de la présidentielle.


Pour ma part, vous aurez compris que je soutiens la vision et le programme « l’avenir en commun » auquel on peut ne pas adhérer ou qu'on peut critiquer sur le fond sur tel ou tel point, mais dont on ne peut contester ni la cohérence ni le fait qu’il est le fruit d’un long et fabuleux travail collectif.

dimanche 22 janvier 2017

Confession d'un lâche

Confession d'un lâche

«Et Mélenchon? Qu'est-ce que t'en penses?»
Quoi? J'ai dit quequ'chose qu'i fallait pas?
A un socialiste en plus! Et comme si ce n'était pas suffisant, je remets le couvert avec d'autres … d'autres socialistes ... pour me faire une idée un peu plus précise!
  C'est vrai que j'en connais et en fréquente pas mal des «socialistes» ( et assimilés: c'est à dire qui ne vont pas jusqu'à prendre une carte du Parti mais qui votent quand même pour … qui s'en revendiquent … et parfois même s'en rengorgent … quand ils ne te blâment pas de ne pas faire comme eux!)
  Mais qu'est-ce qui m'a pris de poser cette question? Je ne suis pourtant pas ce qu'on appelle un «va-t-en guerre»... Je déteste les conflits... Et je déteste encore plus en être à l'origine!
  En même temps, je dois concéder que ce n'était pas censé faire «Flop!» (mon côté un peu «provoc» sans doute!) et il n'était pas sensé que ça le fasse !
Mais de là à faire «Plouf!» (genre... pavé dans la mare) et parfois même «Boum!» (genre... «Boum!» quoi!)... Aïe! Aïe! Aïe!
  Je ne m'attendais pas à en prendre autant dans la figure: on peut dire que ça a été au mieux sportif, au pire, violent!!! Et heureusement que lesdits socialistes et assimilés étaient des copains car dans le cas contraire, je serais en train de vous écrire de mon lit d'hôpital, et peut-être même en utilisant pour la première fois mon logiciel de reconnaissance vocale (car... «Bras en camisole, t'as l'clavier qui rigole!)...
Les plus sympas ont juste eu un froncement de sourcils (genre... froncement de chez froncement quand même!) avec les gros yeux qui vont avec et la répartie associée: «Mélenchon?!! Tu't'fous d'nous?»
Pour les autres, j'ai eu à choisir entre deux options:
  1. l'option «presque soft» (c'est à dire avec plus ou moins de brutalité exprimée suivant l'interlocuteur et ma capacité à me faire vraiment tout petit!), à savoir un argumentaire ad hoc et tellement galvaudé (genre... «pas crédible»... «pas sérieux»... «utopiste»... «à côté de la plaque»... «gentil n'a qu'un oeil»... et bien entendu le fameux «vote utile» de référence!).
  2. l'option «plutôt hard» (c'est à dire avec l'acceptation implicite d'encaisser quantité de noms d'oiseaux que même Buffon n'avait pas répertoriés!), à savoir une concentration de mauvaise foi crasse (genre... «Hollande a fait ce qu'il a pu»... «Hollande a quand même fait des choses»... «ça aurait été pire avec Sarko»... «Mélenchon le faux-jeton»... «Mélenchon le traître»... «Mélenchon le fossoyeur de la Gauche»... et bien entendu le fameux... «vote utile» de référence... des fois que je n'aurais pas ENCORE compris! )
  Quoiqu'en fait, je dois avouer avoir plus subi que choisi!
  Si bien que je n'ai pas eu le cœur à mettre mes tripes sur la table comme je le fais d'ordinaire, même si je sais que ça rebute plus que ça ne plaît!

  Mais que s'est-il donc passé entre 2012 et 2017?
  Car il y a cinq ans, j'avais déjà voté Mélenchon... Je ne m'en étais pas caché... J'avais défendu mon positionnement et le sien en ne m'attirant que fort peu de vindicte et d'invectives... Au pire, des railleries indulgentes et un certain mépris presque acceptable... Mais là?!
  Pourquoi tant de violence?
 Je crois entrevoir certains éléments de réponse mais en établir la liste ne fait pas l'objet du présent commentaire... Bien que cela contribuerait peut-être à contourner une partie des réticences que l'on constate chez beaucoup... Quoique... Cela est peut-être présomptueux d'oser le penser!

  Tout ceci pour dire que ce qui dans ma question est apparu comme une incongruité, voire comme une provocation doit être pris en compte de manière réfléchie et en considérant, de manière plus subtile que je ne l'ai fait, le public à qui on l'adresse!
  Car incontestablement, il y a des gens avec qui il vaut mieux tenter une autre approche que celle que j'ai envisagée -et expérimentée!- en premier lieu... A moins, bien entendu, d'être bien armé (arguments, chiffres, constats imparables et tout et tout) et équipé de bonnes protections (arguments, chiffres, constats imparables et tout et tout! … Genre... nécessaire de survie qui peut revêtir bien des utilités!)...

  C'est ainsi que depuis cette expérience difficile mais néanmoins instructive, je m'essaye à d'autres façons d'aborder la chose pour entrer subrepticement dans le délicat sujet qu'est le «vote Mélenchon»... Approches dont je ne peux objectivement pas juger de l'efficacité mais dont le caractère un peu moins frontal, sans doute un peu plus subtil, plus sinueux, plus détourné , n'empêche en rien qu'elles puissent être suffisamment percutantes... tout en étant moins dangereuses!
  Lâche? Peut-être! Mais pas déserteur! … Chacun peut mener le combat (car c'est indiscutablement un combat!) à sa façon!
Et si je dois excuser ma lâcheté, je confesse juste souhaiter vivre assez longtemps pour voir mon Champion à la tête de l'état! J'ose espérer que cela n'est pas méprisable et condamnable au point de me voir interdire toute absolution!

PETITE ANNONCE (en matière de conclusion) : échange une de ces approches contre une de vos idées visant un objectif commun à savoir de «convaincre sans forcer»...

et ne nous défaisons pas de cette certitude: une voix gagnée = une chance de plus!


Alain Menet-Zielinski

mercredi 18 janvier 2017

La théorie du baquet



Imaginez un baquet. Pas un seau en plastique, non. Un vieux baquet. Fait de planches de bois aboutées et jointives, puis enserrées par un cercle d’acier serti. Nos arrière-grands-parents, nos grands-parents, nos parents peut-être s’en servaient pour aller puiser l’eau au fond des puits. On le remontait lentement de peur qu’il se vide, l’eau s'échappait un peu, mais elle était la vie. A cette époque, on ne la gaspillait pas. C’était une ressource précieuse.
Mais je ne vais pas parler d’eau. Ce sera pour une autre fois peut-être, car dans de nombreux pays, et même en certaines régions de France, l’eau se fait rare et ces territoires sont en état de stress hydrique. Dans de nombreuses régions du monde, l’eau est appelée l’or blanc, l’eau est un trésor.
Je voulais revenir à mon baquet. Ce baquet a une fonction : recueillir de l’eau. Il est fait pour ça, c’est sa mission. S’il ne remplit pas sa mission, il ne sert à rien, on peut le jeter. Et quand je dis remplir, vous avez compris : en se remplissant, le seau remplit sa mission.
Maintenant, imaginons un baquet neuf fait de bois noble, du chêne peut-être. Un baquet magnifique, immense. Il peut contenir de l’eau, beaucoup d’eau. C’est bien. Seulement, parfois, on pourrait envisager de remplacer une planche ou deux par un morceau de pin, un vieux morceau de pin. Ou alors on pourrait cesser d’entretenir le baquet, laisser telle ou telle planche pourrir, se détériorer. Le fond peut-être pourrait être fait d’un bois quelconque. Le fond, ça ne sert à rien, n’est-ce pas ? En plus, ça ne se voit même pas. Alors on laisse les choses se faire et on montre le baquet. Qu’il est beau mon baquet, qu’il est grand (évidemment, on cache ses points faibles, on met la planche pourrie et désagrégée derrière pour que personne ne puisse la voir). Bref, vous voyez ce qui se passe quand on n’entretient pas notre système de puisage : mettez de l’eau dedans et il fuira de partout ; il contiendra moins d’eau et peut-être qu’il explosera…
Ce n’est pas les points forts qui conditionnent un système, mais ses points faibles. L'un est sportif, le meilleur de sa catégorie. A quoi cela lui sert-il s'il est sans cesse blessé, sujet aux entorses ? L'autre est chanteur lyrique, sa voix est splendide, il est ténor, contre-ténor peut-être, il chatouille le contre-ut. Hélas il est si timide qu'il ne peut  pas chanter en public. Celui-ci a la  meilleure voiture du monde, la plus rapide, la plus belle ; elle ne pollue pas, ne consomme presque rien mais son moteur chauffe et explose au bout de dix-mille kilomètres ; en voudriez-vous ? Celui-là a une maison extraordinaire, la plus belle du monde mais elle est construite sur un ancien marécage et s'enfonce inexorablement : vous la lui achetez combien ? Je pourrais multiplier les exemples.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser (ou plutôt à ce qu’on tente de nous faire croire), le monde n’est pas conditionné par ses points forts mais par ses points faibles. Tout système est conditionné par son point le plus faible.
Pensez-vous qu’un système économique puisse ignorer longtemps la misère des peuples ? Pensez-vous qu’une politique de développement durable qui prône le rendement économique et promeut un peu l’environnement (pour faire joli…) peut perdurer si elle ne prend pas en compte le troisième pilier, le pilier sociétal ? Pensez-vous qu’on puisse construire un monde sans ses habitants et en particulier les plus pauvres ?
Nous sommes tous des baquets. Les systèmes sont des baquets, y compris les systèmes politiques. Le monde est un immense baquet.
Et il fuit de partout.
C’est là que l’avenir en commun, programme politique à part entière, prend tout son sens. Il est un juste équilibre entre une économie performante au service du peuple, la préservation de l’environnement au travers de la règle verte et une doctrine sociale qui tient en quatre mots : l’humain d’abord.
La politique des Insoumis est un baquet, mais un baquet solide. Grâce à lui, nous puiserons de l’eau longtemps. Le baquet remplira sa mission.