Yannick Jadot envisage de se désister AVANT la présidentielle
pour le candidat soutenu par le PS (Benoît Hamon) ou celui de la France
Insoumise (Jean-Luc Mélenchon). Entre les deux, son cœur balance… Et il se dit
ici et là que la balance (qui semble avoir deux plateaux de gauche, sic !),
pourrait pencher vers Benoît Hamon.
POURQUOI ?
A gauche justement, y aurait-il un radeau avec plusieurs capitaines,
plusieurs équipes ? Qui mangera qui ?
Tout d’abord, il n’est pas interdit de se demander pourquoi nous
en sommes là.
Les écologistes ont décidé de ne pas participer à
la primaire « citoyenne » organisée par le PS. Il paraît étrange, dans
ce cas, de se rallier au vainqueur de ladite primaire.
Il se trouve que Yannick
Jadot pense ne pas obtenir 5% des suffrages, ce qui aurait pour conséquence que
son parti ne sera pas remboursé des frais de campagne. Outre que la loi qui
pose ce principe est selon moi à revoir, il est quand même dommage qu’on ne
puisse pas défendre une ligne politique, même a priori minoritaire, dans le cadre d’un grand scrutin comme une
élection présidentielle.
La raison principale d’un ralliement annoncé est là. Sinon,
point de primaire interne aux écologistes, point de candidat… Et donc point de négociation.
Donc, sur le radeau, il y aurait des faibles qui
seraient destinés à être mangés par les plus forts.
COMMENT ?
Yannick
Jadot demande ce jour aux électeurs de la primaire de son parti de se prononcer
pour ou contre des "négociations" avec Hamon et Mélenchon. On verra bien ce que
ça donne.
Mais on ignore quel serait le dealle cas échéant, quel serait le mandat donné à Jadot pour cette
négociation.
Car
j’ai souvent entendu Jadot s’exprimer sur tel ou tel sujet. Il semble assez
intransigeant. Comment pourrait-il composer, non avec pas Benoît Hamon, mais
avec le PS au sein duquel les sociaux-démocrates défendent souvent des
positions très différentes des siennes (cf. le CETA par exemple).
En
se rapprochant de Hamon, Jadot ne se rapprocherait pas d’une ligne politique,
mais d’un parti qui, pour l’essentiel (et je parle ici principalement
d’écologie politique), a des positions très différentes de celles dont il est
le représentant en tant qu’écologiste.
Selon
moi, s’il faut choisir, ce doit être un programme et non un homme. Un
programme cohérent. Or, il suffit de se pencher sur les programmes pour voir
que celui de la France Insoumise met l’environnement au centre de la démarche.
Même la position sur l’Europe de Mélenchon est compatible avec la vision de Jadot puisqu’il n’est pas question de
quitter l’UE (sauf si nous y étions obligés) mais de sortir des traités
Européens actuels ; sur cette question, Jean-Luc Mélenchon propose aussi
une stratégie : un plan A et un plan B.
S’il faut choisir, ce devrait être dans l’intérêt général et en conformité avec
ses valeurs et non en fonction des sondages… On aura compris où va ma
préférence.
Donc
sur ce fameux radeau, j'inverse le paradigme : ce n’est pas le bourreau
qui choisit sa victime mais la victime qui choisit son bourreau. Mais elle
devrait le faire parce qu’elle pense que c’est l’intérêt de tous et que c’est
conforme à ses valeurs, et non parce que son bourreau serait censé être le dernier
survivant.
L’UNION
A TOUT PRIX ?
Ce
qui vaut pour l’un vaut pour l’autre. Pourquoi pas un rassemblement mais sur un
programme clair, alternatif, et qui prévoir les moyens de son application.
Ce
qui fait que ni Hamon ni Mélenchon ne se désiste pour l’autre n’est pas une
question d’égo mais de force intrinsèque : ils représentent tous-deux un
potentiel. La théorie du siphonnage a été clairement explicitée par des proches
de Hamon. Il s’agirait d'attendre que les choses se fassent d'elles-mêmes, que laisser les dynamiques s’engager
au gré des différents sondages. Car dans le cas contraire, Hamon, qui doit surtout réussir à rassembler sa famille politique (déjà pour partie pro-Macron) aurait déjà rencontré Mélenchon comme il s'y était engagé.
Par ailleurs, cette stratégie permet de faire reposer la
responsabilité de l’échec éventuel sur le seul Mélenchon. De siphonner les voix d’un
candidat supposé avoir moins de chance, de rejouer l’histoire du vote utile.
Admettons !
Mais pour aller où ? Pour faire quoi ? Quelles sont les meilleures
chances pour le radeau ? Non pas seulement pour gagner, pour arriver à bon
port, mais pour mettre en place la politique la plus juste, pour ramener les
passagers, pour inspirer les autres.
CHOISIR
Pour
prolonger ma métaphore, je me demande simplement ce qui se passerait si Jadot
se ralliait à Hamon… Car il y a peut-être un Hamon, mais y a-t-il un
aval ?
Jadot
va choisir. S’il choisit Hamon, je serai médusé.
Tout
cela dit benoitement…
Ho ho?
RépondreSupprimerY'a quelqu'un?
Si le quelqu'un a les coordonnées de Jadot, pourrait-il lui transmettre l'article?
... En toute amitié!
[Jadot]rerais
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