Demain, les français de métropole sont appelés à voter pour ceux
qui les représenteront à l’Assemblée Nationale.
Après les élections présidentielles qui ont complètement
bougé les lignes et donné à la France un nouveau président, l’heure est venue d’élire
ceux qui porteront la politique de notre pays durant les cinq prochaines
années.
Pour moi, la situation est en fait assez claire.
Si j’exclue le Front National et les candidats qui se
revendiquent d’extrême gauche, le paysage politique semble recomposé de la
manière suivant.
Le mouvement la « République En Marche » (REM) a
présenté des candidats un peu partout mais a fait le choix de laisser ici et là
le champ libre à des candidats du « Parti Socialiste » ou des « Républicains ».
Les candidats, dits de la société civile, sont majoritairement des cadres
supérieurs ou des indépendants, ce qui n’est pas une tare. Mais en aucune manière,
ils ne représentent l’ensemble de la société. Ils savent déjà tous que leur
président souhaite gouverner le plus possible par ordonnances, c'est-à-dire sans
que la chambre puisse changer la moindre virgule d’un texte de loi. Eux-mêmes,
sur les lois les plus importantes du quinquennat, ne serviront donc qu’à donner
un blanc-seing total au président de la république. Ajoutons enfin que le
programme porté par Emmanuel Macron, qui a en partie filtré par la presse à
seulement quelques jours du scrutin, est clairement un programme néolibéral,
pour ne pas dire ultralibéral. Cela, sans qu’il soit clairement connu d’ailleurs,
ce qui est tout de même incroyable. Il n’a rien de social libéral et en cela se
différencie de celui du Parti Socialiste (PS).
Le Parti Socialiste, justement, présente des candidats dont on ignore
aujourd’hui s’ils seront dans l’opposition ou dans la ligne de REM. La
confusion est extrême car certains candidats se revendiquent déjà de ce
mouvement tandis que d’autres ont annoncé qu’ils souhaitent former avec ce
mouvement une majorité dite de progrès. Rares sont ceux qui s’opposent
frontalement à la politique du président Macron. Ce qui est certain, en tout
cas, c’est que le programme soutenu par le PS n’est pas celui qu’avait porté Benoît
Hamon. J’ajoute que certains candidats ont déjà dit que s’ils n’étaient pas qualifiés
pour le second tour, ils se désisteraient pour un candidat REM, voire même un candidat
LR. Il semble donc que les choses sont assez claires.
Le parti « Les Républicains » (LR) est assez
divisé. Lui non plus ne soutient plus l’intégralité du programme de son
candidat aux présidentielles, François Fillon. Les membres du parti sont
divisés mais ne cachent pas, pour nombre d’entre eux, souhaiter gouverner avec
une majorité présidentielle. Pour ne pas bloquer la France, disent-ils. Plusieurs
d’entre eux ont aussi annoncé qu’ils se désisteraient si besoin pour un
candidat de REM ou du PS. Donc, là aussi les choses sont claires.
Le mouvement de La France Insoumise (LFI) a
présenté des candidats un peu partout. Ces candidats, qui sont en très grande
majorité des novices en politique et pour la quasi-totalité des personnes
issues du peuple (c’est-à-dire issues de la vraie société civile, celle qui
représente la totalité des « catégories sociales »). Mais surtout, ils
portent un programme de rupture avec les trois autres présentés ci-dessus. Ce
programme est strictement le même que celui présenté par le candidat Jean-Luc
Mélenchon lors de l’élection présidentielle. Il se nomme l’avenir en
commun. Il a été débattu et voté par les insoumis eux-mêmes et surtout,
il est parfaitement connu, diffusé et détaillé (sur internet notamment, mais
aussi dans le livre acronyme) et même chiffré.
Petite parenthèse. Après une dynamique présidentielle qui a
failli le porter au second tour, certaines forces dites de gauche se présentent
désunies. Certains médias ont tenté d’en faire porter le chapeau au leader de
la France Insoumise, en oubliant qu’il y a derrière tout cela des calculs politiques
évidemment, et financiers aussi (puisque chaque voix obtenue aux législatives
rapportera un Euro quarante au candidat, ce qui permet de remplir certaines
caisses vides ou en passe de l’être). Mais de cela personne ne parle.
J’en reviens au cœur de mon propos. Je trouve que la
situation est assez claire pour ce qui concerne et pour moi il n’y a que deux
solutions.
La première de ces solutions consiste à penser qu’il faut
donner une majorité à Emmanuel Macron, et cela même si on ne souscrit pas à sa
politique. Cette stratégie découle de l’idée selon laquelle Macron étant élu,
il faut lui donner ses chances. Que dans le cas contraire, le chaos ou l’immobilisme
nous menaceraient, qu’il est urgent de réformer, que sais-je encore. Évidemment,
je ne partage pas cette vision des choses pour au moins trois raisons. D’abord,
c’est bien le parlement qui vote les lois et bien d’autres choses (comme le
budget de l’État ou de la Sécurité Sociale). Ensuite, j’estime qu’il est
dangereux de donner les pleins pouvoir à un homme qui a clairement exprimé son
souhait de gouverner le plus possible par ordonnances, c’est-à-dire sans
véritable débat contradictoire et avec l’impossibilité de changer un texte en
cours d’étude. Enfin, je reste convaincu que la démocratie consiste à voter
pour des idées, pour un programme, et non pour un homme, fût-il président de la République.
La seconde solution est en réalité assez simple. Si l’on
considère que selon toute probabilité, REM, LR et le PS gouverneront ensemble,
l’électeur a le choix entre voter pour l’un de ces partis (en conscience certes,
mais en connaissance de cause), ou de s’opposer à la vision libérale du monde que
la quasi-totalité des candidats de ces trois mouvements défendent avec, il est
vrai, quelques nuances. Or en quoi consiste cette opposition frontale ?
Tout simplement à voter France Insoumise. J’ai bien dit « France Insoumise »,
c’est-à-dire pour le programme l’avenir en commun, et non pour Jean-Luc
Mélenchon qui a confirmé à plusieurs reprises n’être candidat que dans une seule
circonscription. Partout ailleurs, les candidats ont bataillé, tracté, fait du
porte-à-porte, tenté de convaincre.
Oh, il y a bien une troisième solution dont je crains d’ailleurs
qu’elle soit choisie par certains : l’abstention. Je l’ai moi-même préconisée
pour le second tour des présidentielles, parce que je ne croyais pas à ce fichu
barrage. Mais aujourd’hui, s’abstenir, c’est donner une voix au gagnant. Et
pour l’instant, si l’on en croit les sondages, le gagnant, on sait qui il est…
Nous sommes donc face à un choix assez simple selon moi :
celui du VRAI vote utile. Chaque
électeur peut maintenant voter :
- Pour REM ou à défaut pour le PS ou LR dont les programmes
rejoignent sur de nombreux points le projet de REM ;
- Pour la France Insoumise et son programme l’avenir en Commun, un projet radicalement
centré sur l’humain, éco-socialiste et humaniste.
C’est cela la démocratie. Le reste, c’est au mieux de la
tambouille, au pire une partie de 421.
Vous aurez compris que mon vote utile à moi, c’est la France
Insoumise.
J-Luc Menet, 10 juin 2017
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