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Cet espace est alimenté bien maladroitement (et peut-être pas assez souvent) par une poignée de personnes souhaitant réfléchir à quelques problèmes sociétaux. Fous que nous sommes, nous désirons soumettre le fruit de cette réflexion à la sagacité des uns et des autres. Le tout dans un esprit d’ouverture et de bonne franquette. Avouons-le dès à présent, nous sommes des Insoumis et à ce titre (nous y reviendrons souvent), nous partageons l’essentiel des idées du programme de l’avenir en commun. Mais à vrai dire il est une seule chose qui anime notre pensée, qui fédère notre action, qui alimente nos réflexions, et elle tient en quatre mots : l’humain d’abord.

Nous n’obligeons personne à partager nos goûts et nos idées, mais nous tenons aussi à ce que ce soit réciproque. Nous souhaitons proposer des solutions, partager des informations, favoriser les échanges, élever le débat, vivre… Il y sera question d’éducation, de poésie de temps à autre, de « canchons » (eh oui, nous sommes nordistes), d’environnement souvent, de littérature parfois, de culture si nous y parvenons, de jardinage peut-être, de mode de vie sans doute… mais surtout de politique. Quoi de plus normal en cette année présidentielle… et au-delà.

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dimanche 4 juin 2017

SELPHI#02 / Mélenchon Bashing et autres histoires



Depuis quelques temps, plusieurs semaines en fait, la chasse au "Méluche" bat son plein. Elle est à nouveau intense, au point que je me demande parfois comment l’homme fait pour tenir le coup. Bon, il a le cuir tanné, le bougre, c’est un animal politique. Mais quand même…

Cet échange à distance entre Bernard Cazeneuve et J-Luc Mélenchon  a frappé l’opinion. C'est devenu le sujet principal depuis quelques jours.

Tout d’abord, il convient de se demander de quoi on parle. Dans un meeting, suite à l’accusation réitérée de Bernard Cazeneuve, l’ancien premier ministre, envers Jean-Luc Mélenchon qu’il taxe de non républicain pour n’avoir pas clairement appelé à voter Macron au second tour, le leader de la France Insoumise réplique. Rappelons au passage que JLM a dit et répété qu’aucune voix ne devait aller au FN. Il est difficile d’être plus clair. Or donc, "Méluche", qui était un ignoble dictateur deux jours plus tôt, se fait « réprimander » parce qu’il ne donne pas, de consigne de vote. Risible ! En plus, voyez-vous, il est mauvais perdant, il n’était pas content le soir du premier tour, il avait l'air triste… Allons bon ! Moi aussi j'étais triste ! Et je crois que je n’étais pas le seul. Parce que cette victoire, voyez-vous, on y croyait, on la voulait, on avait travaillé pour.

Donc, disais-je, Mélenchon réplique et dit à propos de Bernard Cazeneuve, qui fut ministre de l’intérieur au moment de l’affaire Rémi Fraisse, qu’à ce titre il aurait dû démissionner, assumer ses responsabilités. Jean-Luc Mélenchon emploie alors le terme d’assassinat. Que n’avait-il pas dit ?... C’est une erreur bien entendu, une maladresse, un mot mal choisi dans le feu du meeting. JLM corrige dès le lendemain et requalifie le terme en homicide. Qui peut penser une seule seconde que le ministre serait allé commanditer un meurtre avec préméditation et que c’est de cela que Mélenchon l’accuse ? Mais voilà que Bernard Cazeneuve exige des excuses, sans quoi il portera plainte… 

Il faut quand même se souvenir de l’affaire Rémi Fraisse qui est tué par une grenade OFFENSIVE jetée par un pauvre gendarme. Qui a donné cet ordre ? Depuis quand utilise-t-on dans le civil des grenades offensives et dans quel but ? Contre quel danger ? De nombreux journalistes, à l’époque, s’en étaient émus. Mais J-Luc Mélenchon est désormais le seul à être mis en cause. Parmi ces études sérieuses, je conseille celle de Reporterre que vous trouverez ici : https://reporterre.net/Sivens-ce-qui-s-est-vraiment-passe-la-nuit-de-la-mort-de-Remi-Fraisse (trois articles en un). Et tant que vous y êtes, le même quotidien a aussi détaillé « l’affaire Cazeneuve-Mélenchon » : https://reporterre.net/La-polemique-entre-Melenchon-et-Cazeneuve-sur-Remi-Fraisse-7-reponses-pour

Donc nous verrons pour le procès et le reste. Car à ce jour, personne ne sait ce qui est arrivé, et pourquoi un homme pacifiste et écologique est mort. 

Cela me donne l’occasion d‘évoquer un autre procès, celui que la Société Générale compte intenter contre Jean-Luc Mélenchon pour diffamation suite à l’affaire des Panama papers. Il y a un an, l’homme politique avait qualifié de menteur un porte-parole de la banque qui disait que jamais elle n’avait eu d’affaire au Panama, ce qui allait être démenti deux jours plus tard. Cette plainte arrive à point nommé, au beau milieu de la campagne pour les législatives…

Depuis quelques jours, Mélenchon lui-même se dit victime de « Mélenchon bashing ». On se moque de lui, on ricane mais pourquoi élude-t-on la seule vraie question : est-ce faux ?
C’est une question-gigogne en fait, une question qui peut en cacher une autre... Et je la pose clairement, cette question intérieure qui nous brûle les lèvres : à qui profite le crime ?

Vous préférez une vidéo ? Voilà celle de Thomas Guénolé, politologue qui écrit notamment dans Politis : https://www.youtube.com/watch?v=2bJNd9J_nyo
 
De manière générale, n’y aurait-il pas une différence de traitement entre les uns et les autres ? Allez une image maintenant ! (Lisez le texte mais regardez aussi les photos choisies).


Revenons à l’affaire sus-nommée. Jean-Luc Mélenchon a donné il y a quelques jours une conférence de presse fort intéressante qui évoquait notamment ce sujet, et bien d’autres aussi : https://www.youtube.com/watch?v=rRF0pSJywC0. Dès le début, j’avais noté l’agacement du leader de la France Insoumise face à un journaliste qui était hors plan. En fait, il s’agissait d’un journaliste de Quotidien et je vous conseille de lire l’article ci-après, qui décrypte l’événement : https://antoineleaument.fr/2017/05/31/montages-malhonnetes-de-quotidien-attaquer-melenchon/. Voilà donc une conférence de presse où JLM et la plupart des journalistes présents veulent évoquer les sujets importants du moment, et où UN SEUL journaliste,  insiste lourdement sur cette question de l’assassinat dans une scénographie assez pittoresque. On connaît le caractère « méditerranéen » de J-Luc Mélenchon. À l’évidence, on cherchait l’incident.
Et le lendemain, sur France 2 : https://youtu.be/3eU1bnGO9Uo, la moitié du temps est passée sur l’affaire précitée. Du coup, il ne reste que peu de temps pour évoquer le programme tandis que peut-être, un sentiment de malaise envahit le téléspectateur (qu'a-t-il donc à cacher, Jean-Luc Mélenchon ; il n'y a pas de fumée sans feu, pas vrai ?).

Le 2 juin, sur C-News, autre ton : https://youtu.be/06Uquq80zWw. Jean-Luc Mélenchon peut s’exprimer. Ouf

Venons-en au personnage. On l’aime, on le déteste, il énerve, il chatouille, il agace, il passionne. Mais pourquoi ne le laisse-t-on pas tranquille ? Quel crime abject a-t-il commis ? Qu’on attaque son programme, qu’on le critique. Nous ne demandons que cela : débattre, confronter les programmes.

Au lieu de cela, on s’attaque à l’homme, souvent de manière indécente, sans jamais ou presque évoquer ce qui, dans le programme « l’avenir en commun » pourrait être critiqué. Peut-être, finalement, que le système n’est pas si stable qu’on veut bien nous le faire croire.

J'en suis convaincu, ce "Mélenchon Bashing" n'aurait aucune raison d'être si certains ne craignaient pas un bon score de LFI aux législatives, voire une surprise.

J-Luc Menet, 2 juin 2017

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