Depuis quelques temps, plusieurs
semaines en fait, la chasse au "Méluche" bat son plein. Elle est à nouveau
intense, au point que je me demande parfois comment l’homme fait pour tenir le
coup. Bon, il a le cuir tanné, le bougre, c’est un animal politique. Mais quand
même…
Cet échange à distance entre Bernard Cazeneuve et J-Luc Mélenchon a frappé l’opinion. C'est devenu le sujet principal depuis quelques jours.
Tout d’abord, il convient de se demander de quoi on parle. Dans un meeting, suite à l’accusation réitérée
de Bernard Cazeneuve, l’ancien premier ministre, envers Jean-Luc Mélenchon
qu’il taxe de non républicain pour n’avoir pas clairement appelé à voter Macron
au second tour, le leader de la France Insoumise réplique. Rappelons au passage
que JLM a dit et répété qu’aucune voix ne devait aller au FN. Il est difficile
d’être plus clair. Or donc, "Méluche", qui était un ignoble dictateur deux jours plus tôt, se
fait « réprimander » parce qu’il ne donne pas, de
consigne de vote. Risible ! En plus, voyez-vous, il est
mauvais perdant, il n’était pas content le soir du premier tour, il avait l'air triste… Allons bon !
Moi aussi j'étais triste ! Et je crois que je n’étais pas le seul. Parce que cette
victoire, voyez-vous, on y croyait, on la voulait, on avait travaillé pour.
Donc, disais-je, Mélenchon réplique
et dit à propos de Bernard Cazeneuve, qui fut ministre de l’intérieur au moment
de l’affaire Rémi Fraisse, qu’à ce titre il aurait dû démissionner, assumer ses
responsabilités. Jean-Luc Mélenchon emploie alors le terme d’assassinat. Que
n’avait-il pas dit ?... C’est une erreur bien entendu, une maladresse, un
mot mal choisi dans le feu du meeting. JLM corrige dès le lendemain et
requalifie le terme en homicide. Qui peut penser une seule seconde que le
ministre serait allé commanditer un meurtre avec préméditation et que c’est de
cela que Mélenchon l’accuse ? Mais voilà que Bernard Cazeneuve exige des
excuses, sans quoi il portera plainte…
Donc nous verrons pour le procès et
le reste. Car à ce jour, personne ne sait ce qui est arrivé, et pourquoi un homme pacifiste et écologique est mort.
Cela me donne l’occasion d‘évoquer un autre procès, celui que la
Société Générale compte intenter contre Jean-Luc Mélenchon pour diffamation
suite à l’affaire des Panama papers.
Il y a un an, l’homme politique avait qualifié de menteur un porte-parole de la
banque qui disait que jamais elle n’avait eu d’affaire au Panama, ce qui allait
être démenti deux jours plus tard. Cette plainte arrive à point nommé, au beau milieu de la campagne
pour les législatives…
Depuis quelques jours, Mélenchon
lui-même se dit victime de « Mélenchon
bashing ». On se moque de lui, on ricane mais pourquoi élude-t-on la
seule vraie question : est-ce faux ?
C’est une question-gigogne en fait,
une question qui peut en cacher une autre... Et je la pose clairement, cette
question intérieure qui nous brûle les lèvres : à qui profite le crime ?
De manière générale, n’y aurait-il
pas une différence de traitement entre les uns et les autres ? Allez une image
maintenant ! (Lisez le texte mais regardez aussi les photos choisies).
Revenons à l’affaire sus-nommée. Jean-Luc
Mélenchon a donné il y a quelques jours une conférence de presse fort
intéressante qui évoquait notamment ce sujet, et bien d’autres aussi : https://www.youtube.com/watch?v=rRF0pSJywC0.
Dès le début, j’avais noté l’agacement du leader de la France Insoumise face à un journaliste
qui était hors plan. En fait, il s’agissait d’un journaliste de Quotidien et je vous conseille de lire
l’article ci-après, qui décrypte l’événement : https://antoineleaument.fr/2017/05/31/montages-malhonnetes-de-quotidien-attaquer-melenchon/.
Voilà donc une conférence de presse où JLM et la plupart des journalistes
présents veulent évoquer les sujets importants du moment, et où UN SEUL
journaliste, insiste lourdement sur cette
question de l’assassinat dans une scénographie assez pittoresque. On connaît le caractère
« méditerranéen » de J-Luc Mélenchon. À l’évidence, on cherchait l’incident.
Et le lendemain, sur
France 2 : https://youtu.be/3eU1bnGO9Uo, la moitié du temps est passée sur l’affaire
précitée. Du coup, il ne reste que peu de temps pour évoquer le programme tandis que peut-être, un sentiment de malaise envahit le téléspectateur (qu'a-t-il donc à cacher, Jean-Luc Mélenchon ; il n'y a pas de fumée sans feu, pas vrai ?).
Venons-en au personnage. On l’aime,
on le déteste, il énerve, il chatouille, il agace, il passionne. Mais pourquoi
ne le laisse-t-on pas tranquille ? Quel crime abject a-t-il commis ?
Qu’on attaque son programme, qu’on le critique. Nous ne demandons que
cela : débattre, confronter les programmes.
Au lieu de cela, on s’attaque à l’homme,
souvent de manière indécente, sans jamais ou presque évoquer ce qui, dans le
programme « l’avenir en commun » pourrait être critiqué. Peut-être, finalement, que le système n’est pas si stable qu’on veut bien nous
le faire croire.
J'en suis convaincu, ce
"Mélenchon Bashing" n'aurait aucune raison d'être si certains ne craignaient pas un bon score de LFI aux législatives, voire une surprise.
J-Luc Menet, 2 juin 2017
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