La campagne se termine et il semble que quatre candidats se
détachent sensiblement. Rien n’est fait bien entendu, mais la tendance est
celle-là. Et parmi ces quatre candidats, quoi qu’en disent les commentateurs,
aucun ne se détache vraiment. C’est donc l’incertitude absolue. L’élection se
jouera-elle sur un coup de dés ?
Benoît Hamon a été élu par la primaire citoyenne et son
programme a été clairement choisi pour représenter les aspirations des citoyens
qui lui ont donné leurs voix. Les autres candidats à cette primaire devaient le
soutenir officiellement et clairement. C’était le principe-même de la primaire.
Or qu’en est-il aujourd’hui ? Entre les défections officielles
et officieuses, les tractations en coulisse, les ralliements plus ou moins
clairs à un autre candidat (Macron, pour ne pas le nommer), le pauvre Benoît Hamon
fait ce qu’il peut pour être visible dans cette campagne et sans doute aussi
pour sauver le PS.
Si on regarde les intentions de votes, avec prudence j’en
conviens, Benoît Hamon est sous la barre des 10%. Assez largement sans doute.
Il n’a pas démérité, il est courageux, il a un programme. Mais aujourd’hui, il
est surtout celui qui peut faire perdre ce que certains appellent « la
vraie gauche », une gauche dont il fait partie, dont il se revendique.
Benoît Hamon ne peut pas jeter l’éponge, et c’est tout à son honneur. Quand
bien même il le ferait, cela ne changerait rien aux investitures du PS pour les
législatives et cela le fragiliserait lui dans son ambition de reconstruire ce
qu’il reste du Parti Socialiste.
Même s’il n’a pas complètement respecté le pacte de
non-agression qu’il avait conclu avec Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon soutiendra
la candidature du leader de la France Insoumise si ce dernier était qualifié dimanche
prochain pour le second tour ; il l’a déjà dit (ce qui est une première
car la règle est généralement de ne jamais envisager l’hypothèse d’une défaite).
Mais pour que cela arrive, il faut d’abord que Jean-Luc Mélenchon se retrouve
au second tour. Cela est possible, mais cela n’est pas fait… Pas encore.
Alors, je lance ici un appel aux électeurs potentiels de
Benoît Hamon. Je crois qu’il est temps de voter utile, non pas contre qui que
ce soit, mais pour. Benoît Hamon l’a
dit lui-même dans sa lettre aux français.
Mais voter pour, ce pourrait être voter pour Jean-Luc
Mélenchon. Une main sera tendue ensuite car il faudra être élu et personne ne
sera oublié. Pour reconstruire la France, pour tendre vers un monde plus juste
socialement et écologiquement, il faudra du monde et chacun pourra y prendre sa
part, devra y prendre sa part : Benoît Hamon comme les autres.
Le 23 avril prochain, ne laissons pas une politique libérale
prendre le pouvoir. Ne soyons pas obligés de choisir entre la continuité de
Sarkozy version Fillon, et celle de Hollande version Macron, toutes-deux plus
dures que les originales.
Le 23 avril, votons pour le vrai changement.
Le 23 avril, votons pour.
Le 23 avril, votons Jean-Luc Mélenchon.
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