Je me permets
une « petite » réflexion (à chaud) suite aux primaires de la belle alliance
populaire (qui ne fut selon moi ni belle, ni populaire mais qui surtout ne
témoigna d’aucune alliance. La faute à qui ? diront certains).
Voilà donc que
l’électeur de la primaire (que je ne fus pas) se retrouve devant un choix
cornélien : la gouvernance possible avec Manuel Valls – MV – (dixit MV),
et l’opposition certaine avec Benoît Hamon – BH – (dixit MV), le déluge comme l’ont
commenté certains « experts » médiatiques.
Ajoutons que
MV a rappelé que le pays est menacé par des tas de choses (ce qui est vrai),
dont le terrorisme. Cela reste une bien étrange façon de proposer un projet que
de jouer, comme d’autres (suivez mon regard), avec la peur.
La peur d’un
côté, donc. L’espérance de l’autre (dixit BH). Serions-nous revenus près de
cinquante ans en arrière, juste avant le congrès d’Épinay qui vit (res)surgir
un François Mitterrand ? Avec le « succès » que l’on sait dix
années plus tard.
1. 1. L'hypothèse Hamon
BH va sans doute remporter la primaire. Si
c’est le cas, voyez-vous les électeurs du courant social-libéral le
suivre ? Je parle des électeurs pour la présidentielle, des sympathisants
PS, des citoyens plus ou moins politisés (plutôt moins que plus d'ailleurs).
Résisteront-ils à la tentation de se ranger auprès d’Emmanuel
Macron (EM) qui assume depuis longtemps cette position (dont à titre personnel,
je ne sache pas qu’elle ait donné quelque résultat que ce soit ici ou ailleurs,
mais cela est une autre histoire) ? Et que dire des militants PS, des élus eux-mêmes,
je veux dire ceux qui prônent une gauche sociale-libérale ou sociale-démocrate ? Suivront-ils un BH qu’ils ont tant combattu et dont ils auront dit mille fois
que les idées sont utopiques ?
2. 2. L’hypothèse Valls
Si MV venait
à remporter le second tour des primaires (ce qui ne pourrait se produire que
s’il trouvait un million de voix ailleurs, chez les abstentionnistes du premier
tour essentiellement), qui peut croire que l’aile gauche du PS le suivra ?
3. 3. Parenthèses
J’ouvre, pour la refermer aussitôt,
la parenthèse du programme impossible à construire en si peu de temps, de la
synthèse impossible à effectuer, de la présidentielle (presque) impossible à
gagner, du PS moribond, mort sans doute, de la bataille des chefs pour cette
reconstruction.
Une autre
parenthèse ? Quid de la participation à la primaire qui a à peine dépassé 1,5 millions
d’électeurs dont certains, paraît-il, ont même voté deux fois si l'on en croit les affirmations d'un quotidien du soir.
Encore une
parenthèse ? Cette question du vote utile qui tarauda tant les électeurs
en 2012. A l’époque, le vote utile, rappelons-le quand même, n’a pas tant consisté
à choisir François Hollande contre ses rivaux de gauche et les écologistes, mais
à faire en sorte que Nicolas Sarkosy ne soit pas ré-élu.
4. 4. Les gauches irréconciliables
On sait qu’il y a deux gauches. Pour faire vite, l’une
est plutôt sociale (radicale diront certains), l’autre est plutôt libérale (de
gouvernement diront certains).
Ces deux gauches sont présentes au sein du PS depuis
toujours. Elles ont eu leurs illustres représentants. Elles furent, aux dires
de MV jadis, irréconciliables, mais elles le seraient devenues au moment des
primaires. Foutaise !
D’ailleurs, pourquoi le PS n’a-t-il jamais tranché ?.
Pourquoi n’a-t-il pas profité de sa longue période d’opposition après le
désastre du 21 avril 2002 pour émettre des idées et construire un vrai programme
d’alternance à la hauteur des attentes du peuple ?…
5.
5. Copie (pas)
conforme
Ces deux gauches « irréconciliables » sont
déjà présentes parmi les candidatures.
Elles sont là avec des projets mûris depuis longtemps.
Celui du mouvement « en marche » créé par Emmanuel Macron (EM) et celui
de la France insoumise porté par Jean-Luc Mélenchon (JLM). On notera que ces deux
mouvements se sont construits de manière très différente certes, mais en dehors
des appareils, en dehors des partis.
La primaire de la « belle alliance populaire »
a été un échec. Elle n’a pas suscité l’adhésion des citoyens. Indépendamment de
son programme et de sa volonté de faire, le futur candidat désigné n’aura
aucune légitimité. Gagner sera pour lui impossible.
Dès lors, à quoi sert une candidature PS désormais ?
Ses électeurs traditionnels ont déjà le choix entre deux candidatures, celles d’EM
et celle de JLM. Laissons les citoyens choisir entre ces deux visions.
Oublions maintenant le PS. Laissons-le se reconstruire
s’il le souhaite. Et élisons un président qui nous représente (dans les deux
sens du terme). Voyons si la dynamique qu’incontestablement EM ou JLM ont
réussi à imposer leur permettra d’être présents au second tour de la
présidentielle.
Pour ma part, vous aurez compris que je soutiens la
vision et le programme « l’avenir en commun » auquel on peut ne pas adhérer ou qu'on peut
critiquer sur le fond sur tel ou tel point, mais dont on ne peut contester ni la cohérence ni le
fait qu’il est le fruit d’un long et fabuleux travail collectif.
Hypothèse 1: RETENUE!!!
RépondreSupprimerEt à c't'heure?
Z'avez vu les sondages du jour?
L'un perd 5 points (JLM!) et l'autre en gagne 8 (BH)d'un coup?!?!?
Je suis quant à moi plutôt "littéraire" et peu rôdé aux sciences numérales...
Mais tant qu'on ne m'aura pas prouvé qu'on peut réellement changer le plomb en or..., je m'autorise à rester circonspect!
Et comme dirait moi-même... Pouf! Pouf Pouf!